La performance dans tous ses états au Tahiti Women’s Forum

 

"Artistique, scientifique, technologique, sportive : la performance est plurielle. Dans un environnement de plus en plus disruptif, son sens a évolué. Elle ne se décline plus uniquement en termes d’objectifs et de résultats". Et si la performance était mise au service d'un impact positif, une performance for good ?

 

La performance est associée à une réussite, un résultat, un accomplissement

 

Nous comprenons ce que signifie performance sportive - L'équipe de France qui remporte la Coupe du monde de football en 2018 -, technologique - Le développement de la robotique, de l'intelligence artificielle, les crypto-monnaies -, scientifique - Le progrès de la médecine, de la biologie ou encore de la psychologie. En entreprise, le terme de performance est omniprésent et représente un enjeu majeur :

 

  • Pour le collaborateur, c'est sa capacité à atteindre les objectifs que sa hiérarchie lui a fixées
  • Pour l'organisation, c'est le degré d'accomplissement des objectifs poursuivis, la performance doit être à la fois efficace (c'est à dire la capacité à atteindre les objectifs fixés) et efficiente (qui tient compte de l'optimisation des ressources et des moyens utilisés)

 

La performance globale de l’entreprise est fondée sur un couple valeur-coût et se mesure par une multitude d'indicateurs de performance financière, opérationnelle, humaine et managériale. Il est attendu d'une entreprise qu'elle génère du chiffre d'affaires, développe ses parts de marché et gagne des points de croissance, se positionne face à ses concurrents, conçoive des stratégies de développement gagnantes tout en affirmant ses valeurs, engageant ses équipes, innovant, créant de la valeur,.. Aujourd'hui encore majoritairement, cette performance d'entreprise est essentiellement centrée sur les objectifs et les résultats, alignée sur un triple axe "Rentabilité, productivité et liquidité" .

 

En économie, nous définissons la performance par le Produit Intérieur Brut, le PIB ! Cet indicateur comptable, créé en 1931 aux Etats-Unis pour sortir de la grande dépression, vise un développement des richesses d’un territoire et le bien-être des populations. C'est tout du moins ce que l'on nous a appris et que l'on nous enseigne depuis bientôt 100 ans. Pourtant, 44% de la population mondiale, c'est à dire 3,2 milliards de personnes, vit avec moins de 5,50 dollars par jour. En Polynésie française, depuis là où je me situe, 20% des familles vivraient sous le seuil de pauvreté (86.000F/mois correspondant à 720€/mois pour 4 personnes).

 

Le PIB n’intègre pas d’indicateurs sociaux ni écologiques portés sur le long terme, c'est à dire qu'il ne prend pas en compte toute action de détérioration de la nature ou d'extraction des ressources naturelles qui sont épuisables. Malgré les apparences, nous vivons dans un monde limité, nous puisons les richesses naturelles de la planète en pensant qu'elles sont infinies alors qu'elles ne le sont pas.

 

Une performance responsable et profondément humaine

 

Cette vision de la performance répond-elle aux exigences du monde de demain ? Est-elle adaptée à une société qui doit faire face à une urgence climatique, à l'épuisement de nos ressources naturelles, la pollution et la perte de la biodiversité ?

N'existe-t-il pas une performance d'une autre nature ? Plus humaine, généreuse et inspirante ? Une performance for Good capable d'engager le changement, d'accompagner la transformation de notre société vers un modèle plus durable et soutenable ?

 

La conférence d'ouverture du Tahiti Women's Forum 2022 que j'ai tenue il y a quelques jours sur le thème de la Performance au féminin m'a donné l'occasion de partager ces points de réflexion.  J'ai souhaité y proposer des références, mes pensées, des inspirations notamment au travers de la Convention des Entreprises pour le Climat, l'exemplarité de Yvon Chouinard, le fondateur de Patagonia, l'énergie de Camille Etienne avec le collectif citoyens On Est Prêt ou encore la dynamique de la Communauté des Entreprises à Mission présidée par Emery Jacquillat. J'y ai témoigné de la vision du leadership au féminin selon Robert Weisz et n'ai pu m’empêcher de faire référence à la merveilleuse Jane Goodall. Envie d'en savoir plus ? Je vous invite à écouter ces trente minutes de conférence.

 

 

Si j'ai défendu pendant longtemps les questions de genre - et j'aurais pu axer cette conférence sur cet angle précis -, ma vision a évolué en faveur d'une performance à impact positif, en faveur de notre planète et de notre humanité, un peu comme le prologue de mon essai "Et si on redevenait humain ?" qui est en cours d'édition. A ce sujet, il arrive bientôt !

 

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